Quel avenir citoyen pour la femme guyanaise?

Publié le par Catherine Lama

En fait, aujourd’hui la question semble sérieuse, chaque 8 mars, on fête la journée internationale de la femme. La belle affaire, qu'est ce qu'une femme des années 2000 et en Guyane particulièrement?
Je serai bien en peine de vous répondre tant il y a de pistes possibles selon les personnes interrogées. Jean Ferrat  chantait « la femme est l’avenir de l’homme » en 75, 30 ans après le constat parait plutôt mitigé. Si les filles ont intégré les grandes écoles, trustent les concours de la fonction publique en Guyane, s’échinent à pénétrer tous les secteurs de la vie économique, sont des sportives de haut niveau et même de moyen niveau, elles n’occupent pas encore leur vraie place dans notre société.
Par exemple, elles sont  pratiquement inexistantes dans le milieu politique. Auraient elles moins à dire, à proposer que nos caciques pour certains cacochymes. Seraient- elles moins organisées, moins résistantes, moins séduisantes! Sûrement pas, pusillanimes peut-être, en dehors de quelques exceptions, la femme guyanaise manque de confiance en elle. Il a fallu inventer la parité pour que la gente féminine apporte un peu de couleur voire du piment dans les assemblées locales, même si les exécutifs restent encore trop souvent l’apanage des mâles prégnants.

Non, n’allez pas croire que je sois une féministe, enfin juste un peu quand même! Pas un jour où la femme ne se trouve confrontée à une espèce d’ostracisme masculin qui la replace systématiquement et inéluctablement dans un positionnement rétrograde d’objet sexuel ou d’instrument ménager. Il suffit d’effectuer la revue des termes locaux utilisés pour qualifier le sexe féminin : sista, dossier, viande, affaire, bombasse, taspé, dachine, vilaine, sketel et j’en passe!

Enfin sans vouloir  remettre à l’honneur les Amazones d’Asie Mineure, le troisième millénaire devrait pouvoir permettre aux femmes et aux hommes sans lesquels, j’avoue, la vie n’aurait pas de goût, de trouver un positionnement qui convienne mieux à nos réalités modernes. Aux affaires, en responsabilité citoyenne, épouse ou compagne attentionnée, mère de famille accomplie, libre dans sa tête et son corps, voilà bien tout le mal que je peux souhaiter à la femme guyanaise que je suis.

 

Mars 2006

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